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GALERIE BLOG de Phil'zard - atelier-ensemble
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Post Art

Post Art

Selon les symbolistes, l'œuvre  d'art devrait être à la fois idéiste, c'est-à-dire représentative d'une idée, symboliste pour exprimer cette idée en formes et synthétique pour donner à ces formes une signification générale. Cet art prend le contre-pied du réalisme, et de l'anti intellectualisme. 

Ne convient-il pas de se rappeler qu'un tableau avant d'être une forme qu'il s'agisse d'une femme nue ou d'un bateau sur la mer est essentiellement avant tout une surface plane recouverte de couleurs selon une certaine composition ?

Les impressionnistes avaient entre autres comme but de donner pour réalité l'aspect sensoriel des objets : traitement nerveux des surfaces, frémissements des couleurs, vibrations des effets picturaux. La petite touche impressionniste traduit les subtilités de l'atmosphère. Il y a des changements de transparence avec un éloignement progressif des plans lointains, il y a une sensibilité de perception et sensation avec un dessin alerte, un souci esthétique d'harmonie. 

Pour le fauvisme, la couleur n'est pas obligatoirement conforme aux tons réels de l'objet. Elle est employée pour sa valeur propre, en rapport avec les autres couleurs et avec la place où elle se situe dans l'espace du tableau.

Donner l'illusion du volume sur une surface plane, donner l'illusion de la perspective fut une problématique récurrente de l'art pictural. Depuis la Renaissance , le volume était rendu au moyen du clair-obscur avec une alternance des zones d'ombre et de lumière faisant saillir plus ou moins franchement le volume. L'inconvénient était de salir les couleurs, de les faire disparaître.  Les impressionnistes voulant relever le rôle prépondérant de la couleur ont finalement dilué la forme en la noyant dans un effet admirable de papillotement coloré, mais dissolvant le trait des formes. En réponse à cela, le fauvisme, avec Gauguin, Seurat a réussi à laver les zones d'ombre de leur habituelle noirceur en conservant en contrepartie une construction formelle. Modeler le volume non par la couleur même, mais par une sorte de dessin coloré était le défi posé que Picasso relève. Il cherche à modeler les volumes par la couleur en donnant à celle-ci au moyen de certaines séries de traits parallèles ou de hachures une direction assez linéaire pour suggérer ce relief du volume. 

Le cubisme pousse très loin le travail de la perspective avec un contraste de ton, de volume, de forme qui engendre des relations spatiales nouvelles. Et les cubistes furent de véritables peintres-chercheurs d'un renouvellement de l'art pictural et de la manière de voir un tableau. Ils analysent et intellectualisent à outrance leur art de peindre. Une évolution vers l'abstraction géométrique suivit  logiquement l'expérience cubiste, qui devient les prémisses de l'art non figuratif. Le souci de la structure géométrique devient dominant avec un soin de l'objectivité structurel une volonté toute nouvelle de créer par l'art une société meilleure, plus sociale, libérée des entraves de l'individuel, inspiré de l'esprit industriel et machinique. L'art pictural est alors poussé jusqu'à sa mathématisation. Contraste du plein et du vide, opposition des couleurs primaires et des non-couleurs, algorithme formel. Si les couleurs chantent, la mathématique est présente comme dans une œuvre musicale où prime la logique, le rythme, la cadence pour former une harmonie. Il apparaît une manière de considérer, d'ordonner et de comprendre l'univers. Dans un besoin d'objectivité totale, libérant de l'arbitraire des apparences de la nature comme de la subjectivité individuelle de l'artiste. Mondrian parle d'une vision véridique de la réalité. Cela ne s'accorde pas avec la vision de l'expressionnisme où le peintre cherche avant tout l'expression d'un sentiment, d'une sensation. On cherche à représenter la haine, le dégoût, l'angoisse, la cruauté, l'ironie... il y a une recherche d'une dramatisation plastique de la toile : pas de perspective, frontalité des sujets, luminosité intense des couleurs, accumulation des détails en hauteur. Le surréalisme désarticule les formes plastiques avec la volonté de remonter à la source de la poésie qui est conçue comme la seule expression vraie de l'être. Le mouvement surréaliste porte un grand intérêt à l'objet, non pas dans l'esprit de dérision, comme le fit le mouvement Dada mais en le considérant comme un moyen d'expression éminemment poétique. Le surréalisme croit en la puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il défend une pensée automatique en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. Face au mouvement Dada contestataire, le surréalisme est plutôt une philosophie de la vie, l'essence du détachement et d'un lâcher-prise. Il est attendu que rêve et réalité fusionnent en une sorte de réalité absolue, de sur- réalité. Sonder l'inconscient et solliciter le hasard (comme avec l'écriture automatique selon Breton) sont des voies d'accès à la réalité poétique que défendent les surréalistes : là se trouve pour eux la vraie vie…

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